lundi 28 février 2011

III- Rapports entre la franc-maçonnerie et les Etats :


            Les relations entre la franc- maçonnerie et le Etats sont extrêmement complexes, en effet, les maçons ont entretenu au cours des siècles des rapports complexes et irréguliers avec le pouvoir, et ce sont ces rapports qui ont le plus souvent régi les relations entre la maçonnerie et l’Etat. Celles-ci n’ont pas toujours été tendres, et sont plutôt irrégulières, tantôt pacifiques tantôt houleuses.

a) Leur évolution

Le pouvoir de la franc-maçonnerie évolua au fil de siècles, avec les changements politiques et sociaux. Cependant on constate que, jusqu’au XIXeme siècle, les rapports entre la maçonnerie et l’Etat ne changent que peu, c’est avec la révolution industrielle et l’arrivée d’une bourgeoisie éponyme, que la franche maçonnerie retrouve un splendide qui remontait au temps des bâtisseurs de cathédrales.

1)Les francs-maçons qui ont influencé l’histoire :


La franc-maçonnerie existe  depuis près de trois siècles et compte de nombreux écrivains, artistes et hommes politiques. Voici les principaux :

-Littérature :

-Marquis de Sade (1740-1814) initié vers 1791 dans la loge « Les amis de la liberté ».
-Montesquieu (1698-1755) : initié en 1730 à Westminster dans la loge « Horn Tavern »
-Lord Byron (1692-1763) : membre de la loge « The swan in long acre »
-Goethe (1749-1832) : initié en 1780 dans la loge « Amalia zu dren drei Rosen ».
-Lessing (1729-1781) : initié en 1771dans la loge « Zu dren drei Rosen ».
-Mallarmé (1842-1898) : pas de précision sur son initiation dans les archives maçonniques françaises.
-Stendhal (1783-1842) : initié en 1802, a fréquenté la loge « Sainte Caroline ».
-Vallès (1832-1885) : initié à la loge « La justice ».
-Littré (1801-1881) : initié en 1875 dans la loge « La clémente amitié ».
-Yates (1796-1859) : initié en 1817 dans la loge « Saint-Georges Lodge n°6 ».
-Twain (1835-1910) : fut initié en 1861 à la loge « Polar star n°71 »
-Kipling (1865-1936) : initié en 1886 à la loge « Hope and perseverance »
-Conan Doyle (1859-1930) : initié vers 1831 à la loge « Phénix »
-Wilde (1854-1900) : initié vers 1831 à la loge « Apollo university n°357 »

Musique :

-Mozart (1756-1791) : initié en 1784 à la loge « La bienfaisance ».

-Haydn (1732-1809) : initié à la loge « La véritable Concorde » en 1785.
-List (1811-1866) : initié en 1841 dans la loge « L’union ».
- Sibelius (1865-1957) : initié à la loge « Suomi n°1 » en 1922.
-Louis Armstrong (1900-1971) : membre de la loge « Montgomery n°18 ».

Politique :

-Orléans Louis Philippe Joseph, duc de Chartres puis duc d’Orléans (1747-1793). Connu sous le nom de « Philippe-Egalité ». Il fut Grand Maître du Grand Orient de France.
-Louis XVIII (1755-1824) Roi de France de 1814 à 1824. Il aurait été initié en 1784, alors qu’il n’était encore que le comte de Provence, en même temps que son frère le comte d’Artois.
- Charles X (1757-1836) : Roi de France de 1824 à 1830. Il aurait fréquenté les Loges maçonniques avant de monter sur le trône. Sur second fils, Charles duc de Berry (1778-1820) , assassiné à Paris par le fanatique Louvel, appartenait à la loge La Trinité.
-Doumer Paul. Président de la république française : initié le 1er décembre 1879 à la loge de « l’Union fraternelle ».
-Doumergue, Gaston.  Président de la république française : initié à « l’écho du Grand Orient » à Nîmes.
-La Fayette (1757-1834) : initié vers 1775 dans une loge militaire.
-Gambetta (1838-1882) : fut initié dans la loge « La réforme » en 1865.
-Jules Ferry (1832-1893) : fut initié le même soir que Littré en 1875 dans la loge « La clémente amitié »
-Combes Emile (1835-1921) : Président du Conseil, il mena la lutte contre les congrégations religieuses et fit fermer les écoles chrétiennes. Il avait été initié en 1868 par la loge de Barbezieux « Les amis réunis ».
-Danton Georges Jacques (1759-1794). Ministre de la Justice, membre du Comité de salut public. Il appartenait à la loge parisienne « Les Neuf Sœurs ».
-Washington, George. Premier Président des Etats-Unis
-Buchanan, James. 1791-1868. Président des USA. Initié le 11 décembre 1816 à la Lancaster Lodge n°43, à Lancaster (Pennsylvanie). Fut Assistant Grand maitre de la Grande Loge de Pennsylvanie.
-Roosevelt, Théodore (1858-1916). Élu président des USA en 1901, réélu en 1904, Prix Nobel de la paix en 1906.
-Roosevelt, Franklin D.(1882-1945). Élu président  des USA en 1932, réélu en 1936, 1940 et 1944.
-Ford, Gerald. 38ème Président des Etats-Unis. Initié à la Malta Lodge n°465, à Grand Rapids (Michigan), le 30 septembre 1949.
-Clinton, Bill (né en 1948), quarante-troisième Président, 1992.
- Bush Georges, ancien Président des USA, ancien chef de la CIA.
-Allende (1908-1973) : initié à la loge « Hiram ».
- Bongo Omar Chef d’Etat

-Abd El Khader. Emir. Initié à la loge Henri IV à Paris. Passé et élevé à la loge Les Pyramides, à l’Orient d’Alexandrie, créée par le Grand Orient. 1808-1883.
A ses Frères, il expliquait volontiers qu’il voyait dans la Franc-maçonnerie «  la plus admirable institution de la Terre Abd el-Kader enseigna la mystique, la philosophie et la théologie jusqu’à sa mort. 

Chefs d’entreprises :

-Agnelli Giovanni, industriel italien et fondateur du groupe Fiat
-Ferrari Ettore, 1844-1929. Grand maître du Grand Orient d’Italie.
-Chrysler, Walter P. Constructeur automobile.
-Citroën André. Constructeur automobile.
-Ford, Henry. Pionner de l’automobile et de la marque qui porte son nom.
-Baroin Michel (1930-1987) Ancien patron de la GMF et de la FNAC.
-Lindberg, Charles (1902-1974) Pionnier américain de l’aviation, surnommé l’Aigle solitaire, il réalisa en solitaire la première traversée de l’Atlantique.
-Gilett King C. : créateur du rasoir et de la marque qui porte son nom.
-Colt Samuel (1814-1862), il fit breveter son revolver en 1835 : il avait 21 ans. Membre de la loge Pythagoras, à Hartford, Connecticut et St John’s au Cap.
-Faber, Eberhard (1859-1946). Industriel américain qui succéda à son père à la tête de la fabrique de crayons de Brooklyn. Il appartenait à  la Chancellor Walworth lodge, New York City.
-Hilton, Charles C. (1843-1905) il fonda l’Hôtel Hilton puis la chaine d’hôtels bien connue. Initié à William Warren Lodge de Chicago en 1866.
Humanistes, philosophes
-Alembert Jean Le Rond d’ (1717-1783). Philosophe, mathématicien, membre de l’Académie française, il fut l’un des pères de l’*encyclopédie.
-Bartholdi, Frédéric Auguste.  Français (1834-1904). Célèbre pour sa statue de la liberté à New York et son lion de Belfort. Membre de la loge « Alsace-Lorraine ».
-Benitez Conrado (1889-1971). Philippines. Participa à la rédaction de la Constitution de ce pays. Fut Grand Maitre de la Grande Loge des  Philippines.
-Condorcet, Marie-Jean . Economiste, philosophe, mathématicien. Homme politique (1743-1794). Il appartenait à la loge parisienne « Les Neufs Sœurs ». S’empoisonna pour échapper à la guillotine.
-Diderot Denis (1713-1784). Philosophe, fondateur de l’Encyclopédie. Son appartenance à la loge parisienne « Les Neufs Sœurs » reste contestée par certains historiens, son nom n’avant été retrouvé sur aucun tableau de la loge, bien qu’il soit établi qu’il avait fait sa demande d’initiation
--Franklyn, Benjamin (1706-1790). Philosophe. Un des treize signataires de la Constitution des Etats-Unis. Fut vénérable de la Loge « Les Neufs Sœurs » à Paris.
-Monge, Gaspard (1746-1818) Fondateur de Polytechnique.

2) Le XIX siècle

Le 6 novembre 1804, le plébiscite légitime l’Empire de Napoléon 1er. A ce moment là, les francs-maçons apprennent que son frère Joseph Bonaparte est  proclamé Grand maître du Grand Orient de France. Une légende affirme même que Napoléon Bonaparte était franc-maçon. Pourtant, cette citation de l’Empereur à Sainte-Hélène affirme le contraire : » C’est un tas d’imbéciles qui s’assemblent pour faire bonne chère et exécuter quelques folies ridicules.  Néanmoins, ils font de temps à autre quelques bonnes actions ». Même si un doute plane sur l’adhésion de napoléon à la franc-maçonnerie, il n’y a nul doute sur le fait que la franc-maçonnerie et le premier Empire étaient étroitement liés. Pendant cette période (1804-1814), le Grand Orient de France, contrôlé indirectement par le pouvoir politique, développe la franc-maçonnerie française qui atteignit le nombre 1200 loges. Le Grand Orient se développe même en Egypte, grâce aux campagnes d’Egypte en 1799. La fin du premier Empire entraîne un affaiblissement de la franc-maçonnerie, au niveau  de la quantité de loges, qui décroît jusqu’au 300 en 1820. Malgré cet affaiblissement, elle répandait son influence.
En 1851, Napoléon III met fin à la seconde République et proclame le Second Empire. Tout comme son oncle avant lui, il offre sa protection à la franc-maçonnerie. En échange il obtient du Grand Orient de France qu’il élise lui-même  le Grand-Maître. Deux ans plus tard, Napoléon III ne contrôle plus le Grand Orient de France qui élit de nouveau de façon autonome son Grand maître. 
Le 8 juillet 1875, Jules Ferry (futur ministre de l’Instruction Publique de la République) et Emile Littré (auteur du dictionnaire éponyme) sont initiés par la loge « La Clémente Amitié ». La République française, qui veut ouvrir des écoles laïques sur tout le territoire, entre en conflit ouvert avec l’Eglise catholique qui s’y oppose. C’est dans ce contexte que le Grand Orient de France, qui apporte de manière officielle son soutien à la République, décode en 1877 de supprimer pour ses membres l’obligation de croire en l’existence de Dieu et en l’immortalité de l’âme, et pour ses loges l’obligation de travailler « A La Gloire du Grand Architecte de l’Univers ».  En théorie chaque loge reste libre de son choix de continuer ou pas à respecter cet ancien Landmark (point de repère) de la franc-maçonnerie, mais en pratique, dans un climat envenimé par trente années de conflit ouvert entre la République et l’ancienne religion d’Etat, toutes les références à la religion seront progressivement supprimées des rituels du Grand Orient.

3) Le XX siècle

Pour l’histoire de la franc-maçonnerie, le XX siècle fut celui du changement. Il débute avec  un scandale qui témoigne bien de l’implication de la franc-maçonnerie en politique.
Plusieurs historiens déclarent que la fin du XIX siècle et le tout début du XX siècle est « l’âge d’or » de la franc-maçonnerie en politique. En 1901, débute « L’affaire des fiches ». Le général André, ministre de la guerre et franc-maçon, met en fiches, répertorie, les convictions philosophiques et la religion de quelques 27000 officiers, pour gérer leur avancement. On dit d’ailleurs que les francs-maçons refusèrent la montée  en grade du  futur Maréchal Pétain, qui était à l’époque commandant, et que ce refus est à l’origine de la haine de Pétain envers la franc-maçonnerie. En 1904, la presse s’empare de l’affaire. Le scandale s’achève avec la démission du Général André. Cette affaire montre qu’à cette époque, le pouvoir maçonnique était essentiellement politique.
Lors de la Première Guerre Mondiale, la franc-maçonnerie subit des pertes, mais pas aussi importante que lors de la Seconde Guerre. D’ailleurs, après les pertes dues à la guerre, la franc-maçonnerie française reprend sa progression : Le Grand Orient de France passe de 23000 membres en 1919 à 33000 dans les années 1930, tandis que la Grande Loge de France passe de 6300 membres à 16000 sur la même période.
Entre les deux guerres mondiales, la franc-maçonnerie française occupe une place majeure dans l’appareil politique de la République et s’implique fortement dans ses combats. Elle sera donc particulièrement  touchée lorsque la République s’effondra face aux troupes allemandes en 1940.
Lors de Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy et l’occupant allemand  s’unissent pour organiser dès octobre 1940 une importante exposition antimaçonnique qui circulera dans toutes la France. Deux jours après sa prise de pouvoir, le Maréchal Pétain a fait voter une loi contre la franc-maçonnerie. L’exposition antimaçonnique affirme l’existence d’un complot de l’anti-français, qui aurait été responsable de l’effondrement du pays, et qui aurait  été  organisé, selon les thèses du régime de Vichy par « le juif, le protestant, le maçon et le métèque ». En 19441, le gouvernement étudie les archives confisquées à la franc-maçonnerie et publie une revue « les documents maçonniques » qui voit dans la franc-maçonnerie l’une des cause principale de la défaite. Une loi en 1941 applique le « statut de juif » aux francs-maçons. Le film antimaçonnique « Forces occultes » est réalisé et projeté à Paris en 1943.

Ce film réalisé par Paul Riche ( sous le pseudonyme de Jean Marny) n’est pas un documentaire objectif de la franc-maçonnerie. Il accrédite la thèse d’un complot judéo-maçonnique. C’est un moyen de propagande anti-juif et anti-paternalisme. Le scénariste Jean-Marc Rivière fut franc-maçon ainsi que le réalisateur Jean Marny. Tous deux furent fusillés lors de l’épuration en 1949.
Ce film fut financé par les occupants allemands qui pensaient s’approprier l’opinion publique et dompter les maigres tentatives de résistance. Malgré, les efforts déployés la parution tardive du film, les difficultés rencontrées pour le projeter en province et la volonté des gens d’aller au cinéma pour s’évader on clairement limiter son impact.
            Cependant, un millier de maçons ayant été déportés ou tués pendant la seconde guerre mondiale, la plus part pour leur activité résistante ou pour leur origine juive, les temples ayant été pillés, les archives confisquées. Des comités d’épurations ( qui naissent d’un désir de vengeance envers les partisans de l’occupation allemande) se mettent en place. Au total le nombre de maçons actifs diminue de deux tiers au lendemain de la guerre, et la maçonnerie mettra vingt ans avant de retrouver ses effectifs d’avant-guerre. Elle préfère désormais se tourner d’avantage vers la réflexion philosophique, voire spirituelle que vers l’action directement politique. De plus il faudra attendre plus de cinquante ans avant que le Grand Orient autorise la diffusion du film Forces Occultes, celle-ci n’étant pas proposée sans un fascicule explicatif afin d’éviter les confusions.

            La relation entretenue par la franc-maçonnerie avec le pouvoir, a donc été pour les états une source d’inquiétude, lorsque ceux-ci souhaitaient reprendre un contrôle plus traditionaliste. Malgré un apogée marqué, celle-ci a donc contribué au mythe, générant des conséquences violentes et traumatisantes.

b) Pouvoir et influence

La franc-maçonnerie est actuellement partout, il ne se passe pas une semaine sans qu’un quotidien ou une revue ne consacre un dossier à ce sujet. Les polémiques sur la franc-maçonnerie, son influence, les fantasmes qu’elle inspire suscitent la curiosité du monde profane.
Mais cette puissance maçonnique est-elle un mythe ou une réalité ? Les avis sont partagés :
La « puissance maçonnique » est une affirmation que tente de relativiser Alain Bauer, l’ancien grand maître du Grand Orient lorsqu’il déclare en 2007 pour le magazine Le Point : « Ce gouvernement est le plus a-maçonnique qui soit, puisque nous sommes à zéro franc-maçon. Même sous le gouvernement du Maréchal Pétain à Vichy, il y en avait. » ( bien que le gouvernement ait changé il n’y a pas plus  de francs-maçons ayant ouvertement  reconnu leur appartenance à une loge). Cependant Alain Bauer était déjà contredit, car quelques semaines après ces déclarations, on apprenait que Brice Hortefeux avait longtemps fréquenté la maçonnerie ( ce dernier n’a toujours pas démenti) et que Xavier Bertrand était membre du grand Orient. Ces révélations avaient engendré cette parole de François au sujet de son ministre de l’éducation « Je ne suis pas étonné de le découvrir maçon ;, mais franc cela m’en bouche un coin… » Le point.
Mais pour Jean-Pierre Raffarin cette puissance est bien réelle, il déclare «  Jamais je n’aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants ! ». Lorsqu’il était Premier ministre, la mobilisation des francs-maçons, l’a empêché, malgré ses efforts, de nommer à la tête d’EDF, bastion de franc-maçon, l’ancien Premier ministre Francis Mer à la place de François Roussley, qui a admis être proche des frères pour les avoir longtemps fréquenté.

1)  Les bastions de la franc-maçonnerie :

Les francs-maçons détiennent de nombreux bastions, comme les mutuelles, considérées comme le « paradis des frères », ou Bouygues, ou encore Eiffage. Malgré la privatisation de nombreuses entreprises publiques ou les francs-maçons qui étaient très présents, ces derniers ont conservé leur place.

Ministère de l’Intérieur :
«  Si le ministre ne l’est pas, et cela n’est pas obligatoire, il peuple son cabinet de maçons, afin d’être en prise avec les bons contacts au bon moment. Le mieux dans ce cas, c’est de prendre un directeur de cabinet initié, ce qui ne manque pas parmi les préfets, traditionnellement dévolus à ce poste » dit un ancien d’un cabinet ministériel pour Le Point. Les francs-maçons se plaisent à rappeler, que l’actuel ministre, Brice Hortefeux connaît bien le temple même, s’il ne le fréquente plus. De plus, le père de Michèle Alliot-Marie, son compagnon, et son ancien directeur de cabinet, ont eux aussi fréquenté les loges. Le président aussi est toujours entouré de francs-maçons, son « super-conseiller » Alain Bauer l’est indéniablement. À l’heure actuelle, il est difficile d’être ministre de la coopération, ou encore des relations avec le Parlement si l’on n’appartient pas à la franc-maçonnerie.

EDF :
Les services publics sont pour les maçons une valeur sûre. Nous retrouvons en particulier EDF et la Poste qui sont de vrais fiefs maçonniques. Mais dans cette catégorie, EDF est le plus important, puisque les dirigeants de l’entreprise sont très souvent initiés. Et d’ailleurs quand ils ne le sont pas, on s’emploie à ce qu’ils le deviennent.

Veolia :
Premièrement, Henri Proglio, directeur de Veolia et aujourd’hui d’EDF, est franc-maçon. Et c’est le secteur des travaux publics qui se hissent  en haut du podium maçonnique.

Banques mutualistes :
 Les franc maçons sont rarement  associé, à l’Univers de la finance et de la banque. Par contre, à côté des salles de marché, la banques traditionnelles regorgent de maçons. Et un cadre dirigeant explique  que « Comme toutes les structures matualistes, ces deux banques ( Banque populaire et Caisse d’épargne ) fonctionnent avec des sociétaires qui, dans chaque régions, élisent leurs représentants parmi les notables. » et, « Une proportion non négligeable de ceux-ci sont francs-maçons, et l’effet réseau joue à plein quand il s’agit ensuite de nommer ensuite les présidents de grandes régionales.Voilà pourquoi l’influence est plus forte chez nous que dans les banques commerciales .» (Le Point). Les caisses de l’Yvonne, du Morbihan, du Calvados, de la Somme, du Calvados, du Périgord, entre autres, sont connues de longues dates comme des bastions fraternels.

Chambres de commerce :
Parmi les 126 chambres de commerce et d’industrie,   reposant sur un système dans lequel des notables élisent des notables, rares sont celles ou les francs-maçons n’exercent pas une influence. Et comme ce sont elles qui désignent les délégués  qui votent pour juges consulaires qui siègent dans les tribunaux de commerce, ces instances restent parfois des lieux d’arrangements entre francs-maçons. Plus généralement, les organisation paritaires, de la formation professionnelle à la gestion  des caisses de retraite sont aussi des bastions maçonniques.

Corse :
En Corse, la GLNF initie n’importe qui ou presque, puisqu’elle en est déjà à1800 adhérents pour une population  d’un peu plus de 300000 habitants, femmes et enfants compris. Étant donné que le recrutement est massif, leur influence est plus minime, car si tout le monde est franc-maçon, c’est comme si personne ne l’était.Une thèse pour le moins originale est qu’en Corse, la politique et la maçonnerie c’est quasiment la même chose. Les francs-maçons sont surtout très nombreux à l’Assemblée de Corse ou à la chambre de commerce et d’industrie.

2) Les Frères et le monde des affaires :

Entre le monde économique et la franc-maçonnerie les liens sont anciens. Dans la Bancassurance, le BTP, les médias, les initiés sont nombreux, ils se reconnaissent et s’entraident.
Aujourd’hui, le thème de « frères business » fait toujours recette, Bien que le nombre de mises en case judiciaire avec la franc-maçonnerie soit faible. Elles font pourtant souvent l’objet  d’une forte médiatisation.
Il y a quantité de grands chefs d’entreprise qui sont francs-maçons, comme Henri Proglio (Veolia), Christian Strieff (Peugeot), Jean-François Roverto ( Eiffage), Alain Dinin (Nexity) … Nombre de patrons français ont été, à un moment à un autre, proches des milieux maçonniques, qui sont très actifs dans les grandes écoles qui forment les dirigeants des entreprises du privé. Mais rares sont ceux qui confirment cette relation : Michel Sorbier président de la fédération de la Caisse d’épargne, Charles Milhaud l’ex-patron de l’Ecureuil, ou encore Joël Robuchon, chef de nombreux restaurants étoilés. Quoi qu’il en soit, la présence des frères dans le monde des affaires n’est acceptée par tous : « Je ne crois pas qu’il y ait en France de franc-maçon dirigeant d’une grande entreprise » dit Pierre Lambichi, Grand maître du Grand Orient de France. Ce qui n’est pas l’avis d’Alain Bauer , maître du Grand Orient de 2000 à 2003, selon lui deux frères figuraient parmi les patrons du CAC 40. Cependant, François Stifani, Grand Maître de la GNLF ne semble pas partagé cet avis et a déclaré «  Bauer doit parler de ceux qui sont au Grand Orient, et même là, je pensais qu’ils étaient plus nombreux. »( Challenge). Il faut savoir que l’essentiel du pou voir maçonnique ne se situe pas dans les loges, mais dans les fraternelles.Une fraternelle est une association inter-obédience qui regroupe les frères par métiers (magistrature, hôtellerie …), Toutes les obédiences ou presque ont leur fraternelle.
Ces associations n’existent qu’en France et permettent à des maçons d’obédiences différents de se retrouver en dehors des loges. Certaines d’entre elles ne posent pas vraiment de problèmes, mais une dizaines de fraternelles « professionnelles » sont très puissantes, par exemple au sein de la Poste ou d’Air France ou « le clientélisme et l’affairisme se développe naturellement » d’après Bauer, qui expliquait ceci lorsqu’il était au Grand Orient. Selon Lambicchi «  Adhérer à la maçonnerie, c’est aller à la recherche de l’autre dans sa différence. »  (Challenge), ces fraternelles sont donc contraires à l’idéel maçonnique. Elles demeurent une zone grise du pouvoir maçonnique, car lorsque les frères se retrouvent, ils parlent de leurs affaires ensemble et s’échangent des informations confidentielles, certains allant même jusqu’à faire des affaires ensemble. De ce fait les francs-maçons sont souvent perçus comme des arrivistes appartenant à un réseau secret, à la limite de la malhonnêteté.
Cette vision de la maçonnerie est confirmée par Jean Murat, au dignitaire de la GNLF, qui a déclaré « qu’une fraternelle du bâtiment peut difficilement ne pas être affairiste », tandis que Martine Neupper, grande Secrétaire du Conseil national du droit humain, achevait de nous convaincre en révélant lors d’un entretient avec Francois Koch « J’ai participé deux fois à une fraternelle du BTP. Cela n’avait rien de maçonnique, ce n’était que du business. »
Mais le mieux est d’appartenir à un Club 50, implanté dans 45 grandes villes, ces associations ultrasecrètes rassemblent au total, 1631 frères. Alain Bauer a lorsqu’il exerçait encore ses fonctions, appelé les frères à se méfier de ces associations, si ce n’est à les boycotter. Certains frères ont cependant riposté, comme  Michel Fromont, partisan de ce système, membre du club 50 de Montpellier et ancien président du tribunal de commerce, qui affirmait «  Personnes ne nous dictera ce que nous avons à faire, et si nous sommes contraints de choisir entre notre fraternelle et notre obédience, c’est la première que nous choisirons. »
            La maçonnerie ne peut empêcher l’entré de « faux » frères «  (ou sœurs), motivés par l’entraide que se doivent les frères, et non par la quête spirituelle qu’apporte la franc-maçonnerie.
Ce fut le cas lors de l’affaire « Roger la banana » qui intégra un réseau de maçons lillois, sans avoir été initié.
Les frères exercent donc un pouvoir , une influence sur l’économie, en étant très présents dans :
-       Les Banques
-       Les Assurances
-       Les Médias
-       Le secteur judiciaire
-       Les Entreprises publiques   

3) Nicolas Sarkozy et la franc-maçonnerie

Nicolas Sarkozy a grandi politiquement dans les Hauts-de-Seine, un fief maçonnique. Il a eu à n’importe quelle étape de sa carrière politique des francs-maçons à ses côtés. Au début avec son prédécesseur à la mairie de Neuilly, Achille Peretti, qui était franc-maçon. Puis au début 2006, Sarkozy était encore ministre de l’Intérieur, et lors des manifestations contre le CPE, le syndicat policier souhaitait un soutien du gouvernement. Et c’est sans se faire prier, que Nicolas Sarkozy écrit à des patrons de syndicats, en signant avec trois points. Cela ne voulait pas dire que Nicolas Sarkozy est franc-maçon, c’était certainement simplement un clin d’œil dans leur direction.
Mais avant même de devenir Président, Nicolas Sarkozy s’est rapproché d’un maçon venu de gauche : Alain Bauer, élu grand maître du GO à 38 ans. Au printemps 2006, Nicolas Sarkozy lui demande de dresser une liste de grands maîtres qu’il pourrait inviter place Beauvau. Et le 21 janvier 2009, il présente même des vœux présidentiels spécifiques aux maçons, juste après la fin d’un Conseil des ministres… De plus, Alain Bauer s’est souvent chargé d’écrire les discours de Nicolas Sarkozy à sa demande. Et il l’a fait en les truffant de référence à Jaurès, Blum et à la République !
En France, la géographie du pouvoir maçonnique peut se dérouler à la manière d’une coquille d’escargot. Plus on est proche du centre, de l’état, plus la densité est forte.
           
Il est donc aisé de parler d’omniprésence de la Franc- maçonnerie, qui se révèle souvent moins discrète que l’on peut le penser. Cette omniprésence donne l’impression que celle-ci est partout, et contribue donc à la création d’un mythe, qui impliquerait un désir supposé de contrôle du pouvoir chez les maçons.

c) Une image controversée:

1)    Des relations  complexes avec la justice :

Les relations entre la franc-maçonnerie et la justice demeurent complexes car, à plusieurs reprises, des réseaux francs-maçons sont impliqués dans des scandales politico financiers. Dès qu’il y a la présence de magistrats francs-maçons en charge des dossiers, cela suscite des inquiétudes. La solidarité fraternelle ne prend-elle  pas le pas sur la justice ? Eric de Montgolfier fait l’expérience de ce mélange de genres, lorsqu’il est  nommé en 1999 procureur de la République à Nice. Combattant l’affairisme  qui y règne, il reçoit des menaces avant d’être désavoué par sa hiérarchie. Certains évoqueront une conspiration de la puissante loge niçoise à laquelle il s’était attaqué.
Beaucoup de questions se posent sur les rapports de la franc-maçonnerie avec la justice, par exemple: Un juge doit-il dire qu’il est franc-maçon ?
Car, un magistrat franc-maçon est une personne qui a prêté deux serments. Le premier qui est de faire appliquer le droit, puis un second concernant la franc-maçonnerie qui est le serment d’entraide avec les autres francs-maçons.
Dans un dossier où, il y a une partie franc-maçonne et une partie qui n’est pas franc-maçonne, le magistrat, s’il est sincère, ne doit normalement  pas juger ce dossier. Il doit dire « non, je ne veux pas ce dossier-là »
Mais s’il ne l’est pas ou s’il considère que son serment maçonnique n’est pas un problème…
Cela pose le problème d’une authentique impartialité.
En  Italie et en Angleterre, pour des raisons diverses, on a mis en place des registres pour que les francs-maçons ou les fonctionnaires de police se dévoilent ; en France ce n’est pas encore d’actualité.
Cela ne peut rentrer dans le cadre de la vie privée, puisque pour commencer, les deux serments sont incompatibles. Donc, il serait tout à faire normal qu’en justice une partie demande à l’autre si elle est franc-maçonne ainsi qu’au juge, car sinon le justement rendu serait peut-être faussé. Beaucoup de victimes comprendront ainsi pourquoi ils ne peuvent gagner leur procès contre les professionnels du bâtiment comme les architectes et les promoteurs…
Les doutes continuent de persister car tant que la liste des membres de la franc-maçonnerie ne sera pas publiée, comme cela a été fait à l’étranger (Italie, Angleterre). Et bien sûr, pour certains, si les loges ne veulent pas le faire, c’est qu’elles ont des choses à se rapprocher.
Les francs-maçons ont été impliqué dans quelques affaires politico judiciaires comme, l’Affaire du Carrefour de développement, l’affaire Urba, les HLM de Paris.

2)Le pouvoir électoral


L’élection présidentielle de 2002 a fait couler beaucoup d’encre. « La moitié de la défaite de Lionel Jospin est due aux membres du GO, à ceux de la Libre Pensée et à leur familles » a confié l’ancien grand maître du GO de 1997. C’est que Jacques Chirac apparaît très « maçonnophiles » comparés au Premier ministre socialiste sortant. À la Mairie de Paris, l’entourage de Jacques Chirac comportait beaucoup de francs-maçons, de plus son père était franc-maçon. Le conseiller spécial de Jacques Chirac pour les affaires de sécurité et de terrorisme, Philippe Massoni prétend s’être retiré de la franc-maçonnerie depuis le jour où  il a pris la tête de la direction centrale des Renseignements généraux. Mais il affirme à ce propos de la franc-maçonnerie : « Je n’en parle jamais avec le chef de l’Etat ce réseau-là, comme de quelques autres, au service du président sortant. En revanche, Lionel Jospin est moins à l’aise que son rival avec les maçons. Et d’après ce que l’on dit, Lionel Jospin aurait bloqué la nomination d’un grand maître Philippe Guglielmi, lors renouvellement du Conseil économique et social en 2008. « Je crois qu’il est dans la nature de Lionel Jospin de se méfier d’organisations dont il ne comprend pas le fonctionnement, dit Alain Bauer. C’est certainement une des raisons qui ont poussé les francs-maçons a exercé un pouvoir électoral de manière à entraîner la défaite de Lionel Jospin.

3)Diverses scandales :

                Tout au long du XXe siècles de nombreux scandales ont entaché la réputation des maçons, en effet ceux-ci ont été extrêmement médiatisés par une presse friande d’affaires politico-économiques.
                En 1934, l’affaire Stavisky ronge une France déjà fortement amoindrie par la crise économique venue d’outre-atlantique. En effet celle qu’on appellera « l’affaire de Bayonne » est exploitée par la presse et les partis d’extrême droite afin de décrédibiliser la république. Sur ordre du sous-préfet Antelme, le directeur du Crédit municipal de Bayonne Gustave Tissier fut arrêté pour fraude et mise en circulation de faux bons au porteur pour un montant de 235 millions de francs. On découvrit rapidement que Tissier n'était que l'exécutant du fondateur du Crédit communal, Serge Alexandre Stavisky, qui avait organisé cette fraude sous la surveillance complice du député-maire de Bayonne. Cette affaire impliquant de hauts fonctionnaires francs-maçons c’est l’image de la franc-maçonnerie toute entière qui en souffrira, demeurant inexorablement un groupe d’arriviste dans l’imaginaire collectif.

Nous avons demander à un franc-maçon pourquoi la franc-maçonnerie suscitait tant de fantasmes, voici sa réponse: http://www.youtube.com/user/tpefm2011?feature=mhum#p/a/u/1/MAJhSFYzAmw
                Plus récemment, en 1994, en pleine campagne présidentielle et guerre fratricide Balladur-Chirac, le dossier des HLM de la ville de Paris démontre une opération de « racket » des entreprises désireuses d'obtenir des marchés. Le juge de Créteil Eric Halphen a mis au jour un circuit financier, via des paradis fiscaux, qui permettait de blanchir l'argent des fausses factures ensuite rapatriées en liquide à Paris.Le RPR fut soupçonné d'avoir profité du système, le magistrat manquait de preuves sur les bénéficiaires des mallettes. Or, de nombreuses entreprises impliquées étaient pleines de maçons prouvant leur présence parfois véreuse sur le marché du bâtiment, et décrédibilisant encore une fois la maçonnerie. 
Ces scandales extrêmement médiatisés contribuent sans aucun doute à la création d’un mythe dans la mesure où ils placent la population dans l’inquiétude. Donnant aux gens un sentiments d’impuissance et d’injustice, face à un réseau bien rodé qui serait en réalité constitué d’escrocs.

                Complot, puissance occulte la franc-maçonnerie suscite bien des peurs et des fantasme au sein de la population.Si les maçons ont parfois été très proches du pouvoir politique ( notamment sous la IIIeme république), ce n’est plus réellement le cas aujourd’hui, bien qu’ils aient multiplié les interventions sur des sujets proches de leur idéologie.Les relations qui unissent la franc-maçonnerie et les états sont donc relativement complexes, en effet celles-ci sont tantôt agréables et à la limite de la complaisance, tantôt houleuses si ce n’est extrêmement violentes. La presse jouant un rôle particulièrement important, elle donne finalement une idée plus ou moins fidèle de l’état de ces relations, et contribue à l’alimentation du mythe, elle constitue un réel vecteur entre les relations états- maçons et la population.

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